Des députés insoumis : l’opposition au système Macron

Hier, Le Monde.fr a publié la lettre de mise en garde de Laurent Berger adressée à Emmanuel Macron. Le secrétaire général de la CFDT estime que le nouveau président de la République ne bénéficie pas encore d’état de grâce. Et selon Raymond Soubie, président d’Alixio, Laurent Berger a bien raison de le dire ainsi.

Car l’enjeu de l’élection législative a changé de nature ces dernières heures. Quatre jours avant le vote nous apprenons par le journal « Le Parisien » l’ampleur de la remise en cause du code du travail prévue par le gouvernement Macron. Trois jours avant le vote, grâce au journal « Le Monde », nous découvrons un projet de transposition dans le droit commun des dispositions de l’Etat d’urgence.

Ainsi le droit social et le système des libertés individuelles de notre pays sont désormais sont remis en cause.

Dans le premier cas, ce sont des milliers de questions très précises concernant la vie quotidienne des salariés qui sont visées : la durée du travail, les salaires, le droit d’alerte et celui de retrait en situation de danger, les motifs de licenciements, et ainsi de suite. Un siècle de luttes et de compromis sociaux risque d’être abrogés.

Thomas Porcher et Frédéric Farah, tous deux économistes, ne s’y étaient pas trompés car « Selon Emmanuel Macron, avec plus de « souplesse » et un code du travail simplifié, les entreprises embaucheraient davantage. Or, nulle étude sérieuse n’a jamais démontré un lien entre flexibilité et création d’emplois. Au contraire, dans la plupart des pays européens qui ont libéralisé leur économie, le chômage atteint un taux très élevé. Temps de travail, indemnisation chômage, statut des fonctionnaires, modèle social…  la vision de l’économie et de la société française du jeune président montrent que, derrière un discours qui s’affiche comme « moderne », se cache en réalité une vision de l’économie dépassée, héritière du libéralisme du XIXe siècle ».

Quant au deuxième cas, celui de l’Etat d’urgence permanent, il remet en cause bon nombre de protections garantissant les libertés individuelles. Par exemple les perquisitions à domicile et les mises en résidence surveillées pourront être ordonnées par le ministre de l’intérieur et les préfets sans aucune autorisation préalable d’un juge ! Et cela avec tous les débordements que l’on connait. Il en est de même pour la surveillance des conversations privées téléphoniques que nos concitoyens n’ont pas approuvée.

 

Raison de plus pour refuser fermement de donner les pleins pouvoirs à Macron comme il le réclame. Nos bulletins de vote prennent donc le sens précieux d’une mobilisation pour la défense de nos acquis sociaux et de nos libertés individuelles.

 

 

 

 

 

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